HISTOIRE

Marolles ... un nom d'origine latine :

Maro = Grand
Ialos = Clairière
Marolium = Grand espace, grand champ
Materiola, materia = Bois de construction

Dans tous les cas la toponymie fait référence à la forêt et indique une origine liée aux essarts, aux défrichements du Moyen-âge. Situation comparable à celle de La Forêt Ste Croix, de Bois Herpin et d' Ormoy la Rivière.

   

MOYEN ÂGE ET ANCIEN REGIME


L'histoire des habitants de Marolles semble étroitement liée à celle de la châtellenie de Mesnil Girault.
Dès le Moyen-Age, la ferme forteresse, qui dépend du Chapitre Ste Croix d'Orléans, exerce son autorité et sa justice sur Marolles. Les chanoines de Ste Croix d'Orléans qui possédent également Ormoy, La Forêt Ste Croix et Fontaine la Rivière, ont, en effet, justice haute, moyenne et basse sur tous ces fiefs et la font exercer à Etampes, en l'hôtel de "Mesnil-Girault" (salle d'audience et prison), rue de la Tannerie.
En 1224, sous le règne du Roi Louis VIII, les habitants profitent d'un affranchissement, moyennant paiement de la gerbe de la liberté, soit une gerbe sur douze.
Le village n'apparaît pas comme paroisse dans le pouillé de Sens de 1369 et 1370.
Aux XIVème et XVème siècles, Marolles est, donc, considéré comme un village de colonisation dirigé par l'abbaye Ste Croix d'Orléans.
La première mention de Marolles en tant que paroisse n'apparait qu'en 1556, lors de la rédaction des coutumes du bailliage d’Etampes. Au XVIIème siècle, l'hôtel-Dieu d'Étampes y possède quelques biens.



   

REVOLUTION


En 1784, un grand incendie ravage le village et 59 indigents sont alors recensés dans l'Etat des aumônes. Quatre ans plus tard, Marolles figure, très certainement, parmi les villages sinistrés par l'orage de grêle du 13 juillet qui ruine les récoltes de la région et dont le curé de Boissy La Rivière se fait l'écho (grêlons gros comme des oeufs). Des mauvaises récoltes sont également signalées à La Forêt Ste Croix.
Au mois de mars 1789, les revendications paysannes notées dans des cahiers de doléances -types- portent, principalement, sur l'égalité fiscale et la suppression des redevances seigneuriales. Les doléances des 68 paroisses du bailliage d'Etampes sont fondues dans un seul cahier et, envoyées à Versailles.
Marolles est alors une annexe de Fontaine la Rivière, toujours rattachée au Chapitre Ste Croix, mais le pourcentage des terres dépendantes du Clergé n' est plus que de 4,6% ( 27 hectares sur un total de 599 ). La ferme champarteresse de Mesnil Girault est démantelée lors de la vente des biens nationaux, à partir de 1790. Le nombre des Laboureurs augmente, mais un rapport officiel rappelle que "de nombreux paysans n'ont toujours rien".



   

EPOQUE CONTEMPORAINE


Marolles devient officiellement Marolles en Beauce en 1883, sous la IIIème République, régime qui encourage la modernisation des campagnes.
Comme dans toutes les régions rurales, la population masculine du village est profondément meurtrie par la Première Guerre mondiale ; le monument aux morts érigé devant l'église nous le rappelle régulièrement (10 tués).
Le début du XX siècle transforme la vie des villageois, avec l'électrification et l'adduction d'eau. La mécanisation vide les écuries, modifie les rythmes de vie et le calendrier des travaux agricoles.
En 1940, l'occupation allemande pousse les Marollais (sauf 2) sur les routes de l'Exode, en direction de la Loire. Un soldat est tué au combat, mais le village ne connait ni exactions, ni faits d'armes particuliers pendant la durée du conflit. Comme dans d'autres régions, les habitants vivent au rythme des réquisitions, des privations de liberté et avec la peur, jusqu'à l'arrivée des troupes américaines en août 1944.
Les fermes d'architecture beauceronne restent, aujourd'hui encore, fermées derrière leurs murs protecteurs. Le village étiré au long de la départementale 145 vit toujours d'une agriculture peu diversifiée, mais productive, dans un paysage de labours, de champs ouverts qui ne décourage pas l'installation de populations nouvelles, non agricoles.



   


Bailliage : circonscription juridique de l'Ancien Régime.

Champart : redevance en nature due au seigneur et prélevée après la Dîme ( 1 gerbe sur 8 pour Mesnil Girault ).

Chapitre : dignitaires écclésiastiques possédant des biens fonciers.

Chatellenie : Ensemble des domaines liés à un château et des droits du châtelain.

Essarts : zone de terrains déboisés au Moyen Age.

Fief :Terre, plus rarement droit, fonction, ou revenu concédé par un seigneur à un vassal en échange d’obligations de fidélité.

Laboureur : désigne un paysan assez aisé, propriétaire de ses terres, d'une charrue et d'un attelage.

Pouillé : Un pouillé est un dénombrement de tous les bénéfices ecclésiastiques situés dans un domaine géographique donné.
Le pouillé est dressé pour l’assiette et la perception des redevances fiscales.



DOCUMENTS


Carte du bailliage d'Etampes en 1453

Carte du bailliage d'Etampes en 1789

Cahier de doléances du bailliage d'Etampes

Carte de Cassini

Monographie de Marolles en 1899